Après avoir diffusé une version bêta de son futur produit aux utilisateurs inscrits au programme « Windows Insider Preview Program », Microsoft a dévoilé officiellement Windows 11 le 24 juin 2021 lors d’un évènement que plusieurs dizaines de milliers de spectateurs ont suivi en ligne.
(Présentation de Windows 11)
Comme à l’annonce de chaque nouveau système d’exploitation de Microsoft, le monde informatique est en effervescence, la presse s’affaire à publier au plus vite les quelques informations que le géant de Redmond veut bien laisser filtrer et les utilisateurs croisent les doigts pour que de nouvelles fonctionnalités utiles soient disponibles.
Toutefois, après une communication que l’on qualifiera de hasardeuse durant les mois de juin-juillet 2021, de nombreux utilisateurs, qu’ils soient des fans impatients ou des personnes s’inquiétant simplement pour leur outil de travail, ont fait savoir leur mécontentement à Microsoft par le biais des réseaux sociaux et des plateformes spécialisées (Windows Central)
Mais quelles sont donc les raisons d’une telle levée de boucliers ?
Avant toute chose, il faut savoir que précédemment Microsoft était plutôt bon joueur et ne forçait que peu d’utilisateurs à changer de machine à l’arrivée d’un nouveau système 👍 Eh bien cette fois, ce n’est plus la même situation : sans module TPM 2.0, pas de Windows 11 ! Un outil publié par Microsoft est téléchargeable librement et indique après un court test si votre machine fait partie des élues ou non.
Qu'est ce qu'un module TPM (pour Trusted Platform Module) ?
Il s'agit d'une puce permettant, par exemple, de protéger les données des utilisateurs en les chiffrant par le biais de BitLocker Drive Encryption et de ses dérivés. Ce type de module permet aussi d’améliorer la sécurité de fonctionnalités classiques comme Windows Hello, Windows Defender ou la base anti-malwares de Windows. Du côté matériel, un module TPM améliore aussi grandement la sécurité des fonctions de contrôle d’accès biométriques comme un lecteur d’empreinte.
Bien que Microsoft ait forcé la main de tous ses partenaires depuis l’été 2016 pour que ceux-ci incluent ce type de module dans leur configuration de base, tous les ordinateurs sortis entre 2016, et début 2018 n’en sont pas tous pourvus. Beaucoup d’ordinateurs relativement récents ne pourront donc pas accueillir Windows 11, obligeant nombre d’utilisateurs et d’entreprises à changer leurs machines.
Malgré cette réalité évidente, David Weston le directeur de la sécurité de Microsoft défend son entreprise sur Twitter 🐦 en indiquant que toutes les machines produites depuis 5 à 7 ans (notez la précision !) intègrent un module TPM ou des processeurs capables de fonctionnalités équivalentes.
Certes, par défaut le module peut être désactivé dans la configuration de base du BIOS de certaines carte-mères et ne demande qu’à être réactivé. Mais même après activation du module via le BIOS, de nombreux testeurs ont fait remarquer à David Weston que l’outil délivrant le précieux sésame permettant d’installer Windows 11 continue de répondre négativement.
Rétropédalage de Microsoft
Suite à l'annonce de Microsoft concernant le manque de compatibilité de la gamme de produits MS Surface (Pro, Book…), le 27 août 2021, le géant américain publie enfin un nouvel outil d’analyse de compatibilité et y ajoute bon nombre de processeurs modernes pouvant remplir les fonctions d’un module TPM. Cet outil permet, en autre, à beaucoup de machines de sa gamme Surface d’accueillir Windows 11.
Microsoft promet aussi la possibilité d’installer son nouvel OS manuellement malgré la configuration requise affichée. Toutefois, la société n’apportera aucune aide à ceux qui installeraient Windows 11 de cette manière et n’assure pas non plus que les machines sur lesquelles leur produit aura été installé ainsi pourront recevoir des mises à jour à long terme.
Il ne reste qu’à souhaiter que jusqu’au 5 octobre 2021, date annoncée de la sortie de Windows 11, le rétropédalage entamé continue. Même un géant comme Microsoft ne peut se permettre d’envoyer une partie sa clientèle à la concurrence.
Bien que Microsoft ait incité ses partenaires depuis l’été 2016 à inclure ce type de module dans leur configuration de base, tous les ordinateurs sortis en 2016, 2017 voir début 2018 n’en sont pas pourvus. Beaucoup d’ordinateurs relativement récents ne pourront donc pas accueillir Windows 11, obligeant nombre d’utilisateurs et d’entreprises à changer leurs machines.